Une récolte exceptionnelle

À l’AGPB, « on affiche un grand sourire », commence Éric Thirouin, son président, qui annonce « une récolte exceptionnelle », en quantité comme en qualité, dans la plupart des régions françaises. La récolte de blé tendre s’élève à 38,2 Mt, selon l’Agreste, en hausse de 12 % par rapport à 2018, et de 5,5 % par rapport à la moyenne quinquennale, avec un rendement moyen de 76,1 q/ha.

« Les rendements sont bons, et la qualité aussi, avec un grain lourd et sec ainsi qu’un taux de protéines satisfaisant, se réjouit Philippe Heusele, secrétaire général de l’AGPB. La canicule n’a pas eu d’impact sur la récolte car les grains étaient déjà remplis. » Cependant, certains bassins de production, comme l’Auvergne avec la Limagne, ont souffert d’une sécheresse précoce qui a fortement pénalisé les rendements, avec une moyenne de 58 q/ha.

100 000 ha de blé dur en moins

En orges, la production a été record avec 13,4 Mt, en augmentation de 19,8 % par rapport à 2018, avec un rendement moyen de 69,7 q/ha. « L’implantation du colza a été difficile, les surfaces ont été reportées sur l’orge », explique Éric Thirouin.

Seule ombre au tableau, le blé dur dont la production a chuté de 17,7 % par rapport à 2018, avec 1,5 Mt, malgré un rendement record de 57,5 q/ha. « Les surfaces ont reculé de 100 000 ha. Les rendements et les cours des années précédentes ont découragé les producteurs », commente le président.

« Les cours ne sont pas au rendez-vous »

Mais l’AGPB s’inquiète pour ses producteurs, dont les revenus ne devraient que peu profiter de cette bonne récolte, avec des prix faiblement rémunérateurs. « Depuis quinze jours, les prix ont dévissé », s’alarme Éric Thirouin. La hausse de la production mondiale les a tirés vers le bas. « Les cours ne sont pas au rendez-vous, 30 à 40 € en dessous des cours de la moisson 2018 », ajoute Philippe Heusele.